#slam #écologie
Un grand nombre de jeunes et moins jeunes ressentent le besoin d’exprimer leurs émotions face aux crises écologiques et de mettre des mots sur les (non)transitions en cours. Au sein d’un Master en Sciences de l’Environnement, l’analyse menée par l’enseignante a montré que les espaces d’apprentissage, d’échanges et de partages autour des crises écologiques étaient souvent soit très formels (p.ex., cours, conférences) soit très informels (p.ex., cercles privés).
De plus, ils sont généralement orientés vers une approche théorique plutôt qu’émotionnelle et ne mêlent quasiment jamais la dimension de production créative à celle de diagnostic scientifique. Développé dans le cadre des Activités Culturelles de l’Université de Genève, les ateliers EcoSlam s’inscrivent en soutien à ces constats et répondent au besoin d’espaces d’échanges informels.
L’objectif est d’utiliser les techniques d’échange, d’écriture et de prise de parole du slam – un art oratoire qui invite chacun et chacune à se réapproprier la langue pour parler de ce qui les touche et leur tient à cœur – pour accompagner les participant-es à écrire et partager leurs propres textes. Initié en 2022, cette série d’ateliers a permis à une vingtaine d’étudiant-es, de collaborateur/trices, et d’externes de découvrir ou perfectionner des techniques d’écriture pour mettre en mots leurs préoccupations, et de partager des textes personnels et percutants à un plus large public.
Le contenu de 7 ateliers d’Eco-Slam d’une durée de 2 heures chacun a été élaboré. Ils ont été pensés pour répondre aux attentes spécifiques de leur public-cible, les membres de la communauté universitaire de l’Unige qui souhaitent apprendre à écrire et partager leur propre texte sur les crises écologiques. Les exercices des ateliers ont été élaborés sur la base de lectures académiques, l’écoute de nombreux podcasts, slams et raps. L’animation, quant à elle, s’est basée sur des exercices de théâtre, d’improvisation, et de yoga.
Durant chaque atelier, les participant-es ont été guidé-es dans l’écriture d’un slam en trois temps : – L’échauffement physico-bucal (15 min) : Après une présentation rapide du thème du jour, les participant-es sont invité-es à se mettre en mouvement et en voix avec des exercices de rythme, d’écoute, de respiration, et de parole. Cette étape permet de créer du lien et un climat de confiance nécessaire à l’écriture. – L’échauffement émotionnel (15 min) : Les participant-es sont invité-es à répondre à une question personnelle deux par deux via un exercice d’écoute active et de partage (ex : « quand je pense à l’état de la planète je me sens… ») – Mise en route de l’écriture et écriture (1 heure) : Sur la base d’exercices d’écriture guidés, les participant-es sont invité-es à écrire un texte autour de suggestions d’écriture et d’un thème. Ces différentes étapes mènent à la lecture des textes à la manière d’une scène slam (face au public, avec une animation entre les passages, applaudissements et soutien). En fonction du temps, un échange de retours collectifs sur la session peut être organisé. En parallèle, les participant-es ont souhaité s’engager au-delà des ateliers pour partager leurs textes auprès d’un public plus large. Cette volonté s’est traduite sous la forme de trois initiatives : la production d’un recueil écrit d’EcoSlam intitulé « Slam à Terre », l’organisation de scènes slam (p.ex., dans le cadre de la Semaine du Climat, du lancement de la Marche Bleue à l’Unige, et au Jardin des Moraires de Carouge) et l’organisation d’ateliers EcoSlam par les participant-es.