À nous de jouer !

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Reïdyo, la radio culturelle indépendante du semi-confinement

Publié par
EPIC-Magazine

Par Clément Bourdin, publié le 27 mai 2020
Voir l’article source sur EPIC

La radio en live, lors de la chronique de Marlo (© Viviane Garrote)

Depuis plusieurs semaines maintenant, les dimanches soir ont une autre saveur grâce à Reïdyo (prononcez « radio », avec l’accent anglais), la nouvelle radio nyonnaise portée par huit jeunes de la région. Lancée véritablement en avril dernier, la radio locale a su tirer le meilleur du confinement et proposer un contenu de qualité au public qui répond désormais présent. Entretien avec Alexandre Kaspar, un des membres fondateurs de la radio.

Comment est née Reïdyo ?

À la base ce sont Chloé Besse et Virginie Portier qui m’ont contacté l’année dernière avec un projet de radio locale. Chloé et Virginie sont très actives dans le domaine de la culture à Nyon : la première est artiste et travaille à Visions du Réel, l’autre a longtemps été dans la comité de la Fête de la musique de Nyon ou de l’Usine à Gaz. Pour ma part, je suis l’un des membres fondateurs du collectif hapax 21. Le plan était de monter une radio locale et indépendante à Nyon, car ici, nous avons déjà une télé locale, NyonRégion, nous avons également un journal local, le journal La Côte, mais il n’y a pas de radio. Mais ce n’est pas la même chose, nous ne sommes pas dans la même catégorie que NyonRégion et La Côte, car nous sommes des amateurs, on a commencé Reïdyo avant tout pour nous amuser.

Présente-nous votre équipe.

Nous sommes aujourd’hui une équipe de huit, âgés de 22 à 31 ans, on vient toutes et tous de la région de Nyon. À partir de notre groupe de trois, Antoine, qui est musicien et ingénieur son, nous a très vite rejoint. Puis Marlo et Nelson sont arrivés avec leurs idées de chroniques, l’une humoristique et l’autre philosophique. Raphaël est ensuite venu pour aider Antoine à la technique. Enfin, Felix est le dernier arrivé et s’occupe de la communication et de l’aspect visuel de la radio.

Comment vous êtes-vous lancés pour réaliser vos émissions ?

On a commencé ça dans la cave de la Parenthèse, prêtée pour l’occasion par Ben, le patron du bar. Certain.es avaient déjà quelques expériences radiophoniques, d’autres pas, ce qu’on voulait avant tout, c’était s’amuser entre potes. Dès le départ, nous nous étions donné l’objectif de faire dix émissions à blanc. Celles-ci se dérouleraient les dimanches en fin de journée. Après en avoir réalisé cinq, une journaliste de la RTS nous a fait un retour professionnel sur les défauts et qualités de nos premières émissions. Cela nous a permis de nous améliorer. Le coronavirus ayant précipité l’aventure, notre première émission faite en live « pour de vrai » a été la sixième.

Le reste de la semaine, on diffuse de la musique. On essaie de diffuser de la musique de petits groupes de la région, de Vevey, de Genève, etc., et de mettre en avant la musique locale afin d’ancrer la radio dans la région.

Comment vous êtes-vous organisés.ées durant la période de semi-confinement ?

Particulièrement dans le contexte actuel, les gens ont besoin de contact, et le médium de la radio permet justement cela. Nous avons alors voulu continuer nos émissions, chacun.e à distance.

On a collaboré avec le festival Visions du Réel, qui est un gros événement à Nyon et qui, pour nous à Nyon, marque traditionnellement le début de la saison des festivals. Malgré le coronavirus, le festival a existé, mais en ligne. On s’est dit que cela pouvait être cool le dimanche à 18h de débattre des films sélectionnés et de proposer un rendez-vous, un moment de rencontre dans cette drôle de période. Cela a bien marché, nous avons reçu les réalisateur.trice.s et les retours ont été positifs. À la fin de chaque émission, on trouvait une thématique qui rejoignait le film qu’on allait regarder. Cela a mené à la création du « Cycle des possibles », une série composée de trois émissions à la suite réalisées en ligne depuis chez nous.

Après cette expérience avec Visions du Réel, on voyait défiler les annulations de festivals, dont potentiellement la Fête de la Musique de Nyon, prévue initialement le samedi 20 juin. L’idée de faire la Fête de la musique est alors venue. On a regardé avec le comité comment on pourrait concrètement réaliser le projet. On prévoit d’avoir des groupes qui joueront en live à la Parenthèse et qui seront diffusés sur nos ondes le samedi 20 juin entre 12h et 22h. On souhaite faire l’émission dans un lieu ouvert à Nyon, peut-être à l’espace d’art Eeeeh !

Enfin, nous avons récemment collaboré avec Reso (Réseau Danse Suisse) pour organiser une émission spéciale. Dimanche dernier, il y a d’abord eu de la danse à distance via Zoom avec des DJs du collectif hapax 21 qui se produisaient en live à la Parenthèse avec du mapping sur le bar réalisé par le genevois Pablo Bellon. Puis à 18h, nous avons axé notre émission sur la thématique du mouvement, avec trois chroniques : culturelle, philosophique et politique.

On explore aussi de nouvelles formes, on essaie de nouveaux formats. Le dernier en date était La Carte Blanche de Marlo avec de l’impro, des freestyles des rappeurs du groupe Wolfgang et des dessins en live pendant la session par l’artiste nyonnaise Laetitia Pascalin. On imagine d’autres cartes blanches dans le genre. L’idée est de toujours se réinventer.

Quel bilan tirez-vous de vos émissions et des partenariats ?

Un bilan positif, car on s’est rendu compte que la radio était un médium très utile pendant la période du coronavirus. Grâce à elle, on peut avoir des rendez-vous, entretenir les contacts et favoriser les échanges. On constate que Reïdyo permet à des institutions de travailler différemment et de faire le pont entre de nombreuses personnes. On a besoin de ça actuellement, de trouver de nouvelles façons de travailler ensemble. Cela a été hyper pratique et plaisant pour certains milieux culturels qui avaient très peu de moyens pour diffuser leurs créations.

On aime aussi bien l’idée d’avoir une émission rendez-vous, un jour fixe dans la semaine. Et le public nous a également rapporté de bons retours, on le voit avec le nombre de connexion pendant nos émissions. On note plus ou moins toujours entre 250 et 300 connexions. C’est assez fou.

Comment avez-vous été accueillis par les autres médias ?

Disons que ce n’est pas le même niveau que la télé ou le journal de la région. Nous ne faisons pas de l’information, mais de la promotion et de la discussion. Et nous ne sommes pas des journalistes mais des amateurs. Nous partageons cependant avec ces médias le fait que nous souhaitons mettre en avant les personnes qui sont de la région. Ils ont d’ailleurs été les premiers à s’intéresser à nous.

Quels sont vos projets d’avenir ?

En plus de la Fête de la musique de Nyon, le prochain gros projet sera la collaboration avec le far° à Nyon, dont le temps fort se déroulera entre le 13 et le 22 août. Nous imaginons travailler ensemble sur des projets artistiques cette-fois. Il y a plein de possibilités, c’est très motivant.

Dans le futur, nous aimerions donner un rendez-vous physique en extérieur aux gens pour faire ensemble des émissions dans un espace public. Cela pourrait prendre la forme d’une émission en plein air où il y aurait des groupes live et une dimension festive. Je crois qu’on rêve toutes et tous de faire une émission sur l’Esplanade des Marronniers à Nyon. C’est un lieu mythique où les Nyonnais et les Nyonnaises se retrouvent. Ça, ce serait le feu !

Confinement ou pas, on aura toujours les moyens de se réunir, peu importe le médium. Mais la radio, elle, s’adapte à tous les terrains.

Le site de Reïdyo : https://reidyo.ch/

Leur page FB : https://www.facebook.com/Reidyo.Nyon/

Leur page Instagram : https://www.instagram.com/reidyo.nyon/

Par Clément Bourdin, publié le 27 mai 2020
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La radio en live, lors de la chronique de Marlo (© Viviane Garrote)

Depuis plusieurs semaines maintenant, les dimanches soir ont une autre saveur grâce à Reïdyo (prononcez « radio », avec l’accent anglais), la nouvelle radio nyonnaise portée par huit jeunes de la région. Lancée véritablement en avril dernier, la radio locale a su tirer le meilleur du confinement et proposer un contenu de qualité au public qui répond désormais présent. Entretien avec Alexandre Kaspar, un des membres fondateurs de la radio.

Comment est née Reïdyo ?

À la base ce sont Chloé Besse et Virginie Portier qui m’ont contacté l’année dernière avec un projet de radio locale. Chloé et Virginie sont très actives dans le domaine de la culture à Nyon : la première est artiste et travaille à Visions du Réel, l’autre a longtemps été dans la comité de la Fête de la musique de Nyon ou de l’Usine à Gaz. Pour ma part, je suis l’un des membres fondateurs du collectif hapax 21. Le plan était de monter une radio locale et indépendante à Nyon, car ici, nous avons déjà une télé locale, NyonRégion, nous avons également un journal local, le journal La Côte, mais il n’y a pas de radio. Mais ce n’est pas la même chose, nous ne sommes pas dans la même catégorie que NyonRégion et La Côte, car nous sommes des amateurs, on a commencé Reïdyo avant tout pour nous amuser.

Présente-nous votre équipe.

Nous sommes aujourd’hui une équipe de huit, âgés de 22 à 31 ans, on vient toutes et tous de la région de Nyon. À partir de notre groupe de trois, Antoine, qui est musicien et ingénieur son, nous a très vite rejoint. Puis Marlo et Nelson sont arrivés avec leurs idées de chroniques, l’une humoristique et l’autre philosophique. Raphaël est ensuite venu pour aider Antoine à la technique. Enfin, Felix est le dernier arrivé et s’occupe de la communication et de l’aspect visuel de la radio.

Comment vous êtes-vous lancés pour réaliser vos émissions ?

On a commencé ça dans la cave de la Parenthèse, prêtée pour l’occasion par Ben, le patron du bar. Certain.es avaient déjà quelques expériences radiophoniques, d’autres pas, ce qu’on voulait avant tout, c’était s’amuser entre potes. Dès le départ, nous nous étions donné l’objectif de faire dix émissions à blanc. Celles-ci se dérouleraient les dimanches en fin de journée. Après en avoir réalisé cinq, une journaliste de la RTS nous a fait un retour professionnel sur les défauts et qualités de nos premières émissions. Cela nous a permis de nous améliorer. Le coronavirus ayant précipité l’aventure, notre première émission faite en live « pour de vrai » a été la sixième.

Le reste de la semaine, on diffuse de la musique. On essaie de diffuser de la musique de petits groupes de la région, de Vevey, de Genève, etc., et de mettre en avant la musique locale afin d’ancrer la radio dans la région.

Comment vous êtes-vous organisés.ées durant la période de semi-confinement ?

Particulièrement dans le contexte actuel, les gens ont besoin de contact, et le médium de la radio permet justement cela. Nous avons alors voulu continuer nos émissions, chacun.e à distance.

On a collaboré avec le festival Visions du Réel, qui est un gros événement à Nyon et qui, pour nous à Nyon, marque traditionnellement le début de la saison des festivals. Malgré le coronavirus, le festival a existé, mais en ligne. On s’est dit que cela pouvait être cool le dimanche à 18h de débattre des films sélectionnés et de proposer un rendez-vous, un moment de rencontre dans cette drôle de période. Cela a bien marché, nous avons reçu les réalisateur.trice.s et les retours ont été positifs. À la fin de chaque émission, on trouvait une thématique qui rejoignait le film qu’on allait regarder. Cela a mené à la création du « Cycle des possibles », une série composée de trois émissions à la suite réalisées en ligne depuis chez nous.

Après cette expérience avec Visions du Réel, on voyait défiler les annulations de festivals, dont potentiellement la Fête de la Musique de Nyon, prévue initialement le samedi 20 juin. L’idée de faire la Fête de la musique est alors venue. On a regardé avec le comité comment on pourrait concrètement réaliser le projet. On prévoit d’avoir des groupes qui joueront en live à la Parenthèse et qui seront diffusés sur nos ondes le samedi 20 juin entre 12h et 22h. On souhaite faire l’émission dans un lieu ouvert à Nyon, peut-être à l’espace d’art Eeeeh !

Enfin, nous avons récemment collaboré avec Reso (Réseau Danse Suisse) pour organiser une émission spéciale. Dimanche dernier, il y a d’abord eu de la danse à distance via Zoom avec des DJs du collectif hapax 21 qui se produisaient en live à la Parenthèse avec du mapping sur le bar réalisé par le genevois Pablo Bellon. Puis à 18h, nous avons axé notre émission sur la thématique du mouvement, avec trois chroniques : culturelle, philosophique et politique.

On explore aussi de nouvelles formes, on essaie de nouveaux formats. Le dernier en date était La Carte Blanche de Marlo avec de l’impro, des freestyles des rappeurs du groupe Wolfgang et des dessins en live pendant la session par l’artiste nyonnaise Laetitia Pascalin. On imagine d’autres cartes blanches dans le genre. L’idée est de toujours se réinventer.

Quel bilan tirez-vous de vos émissions et des partenariats ?

Un bilan positif, car on s’est rendu compte que la radio était un médium très utile pendant la période du coronavirus. Grâce à elle, on peut avoir des rendez-vous, entretenir les contacts et favoriser les échanges. On constate que Reïdyo permet à des institutions de travailler différemment et de faire le pont entre de nombreuses personnes. On a besoin de ça actuellement, de trouver de nouvelles façons de travailler ensemble. Cela a été hyper pratique et plaisant pour certains milieux culturels qui avaient très peu de moyens pour diffuser leurs créations.

On aime aussi bien l’idée d’avoir une émission rendez-vous, un jour fixe dans la semaine. Et le public nous a également rapporté de bons retours, on le voit avec le nombre de connexion pendant nos émissions. On note plus ou moins toujours entre 250 et 300 connexions. C’est assez fou.

Comment avez-vous été accueillis par les autres médias ?

Disons que ce n’est pas le même niveau que la télé ou le journal de la région. Nous ne faisons pas de l’information, mais de la promotion et de la discussion. Et nous ne sommes pas des journalistes mais des amateurs. Nous partageons cependant avec ces médias le fait que nous souhaitons mettre en avant les personnes qui sont de la région. Ils ont d’ailleurs été les premiers à s’intéresser à nous.

Quels sont vos projets d’avenir ?

En plus de la Fête de la musique de Nyon, le prochain gros projet sera la collaboration avec le far° à Nyon, dont le temps fort se déroulera entre le 13 et le 22 août. Nous imaginons travailler ensemble sur des projets artistiques cette-fois. Il y a plein de possibilités, c’est très motivant.

Dans le futur, nous aimerions donner un rendez-vous physique en extérieur aux gens pour faire ensemble des émissions dans un espace public. Cela pourrait prendre la forme d’une émission en plein air où il y aurait des groupes live et une dimension festive. Je crois qu’on rêve toutes et tous de faire une émission sur l’Esplanade des Marronniers à Nyon. C’est un lieu mythique où les Nyonnais et les Nyonnaises se retrouvent. Ça, ce serait le feu !

Confinement ou pas, on aura toujours les moyens de se réunir, peu importe le médium. Mais la radio, elle, s’adapte à tous les terrains.

Le site de Reïdyo : https://reidyo.ch/

Leur page FB : https://www.facebook.com/Reidyo.Nyon/

Leur page Instagram : https://www.instagram.com/reidyo.nyon/

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